Review Guy Vignard [France]

Je comprends tout à fait le commentaire de Keith Reid, lorsqu’il qualifie les interprétations du Palers’ Project d’ «intriguing». Peut-être se pose-t-il autant d’interrogations sur ces les traitements réservés aux morceaux de Procol Harum que le commun des mortels s’en pose sur la signification des écrits qu’il a commis pour le groupe, (surtout lorsque ledit mortel n’est pas anglophone de naissance!).

Il faut dire que beaucoup des artistes «amateurs» (au sens de celui qui aime) qui revisitent ici la musique de Procol Harum, prennent pas mal de libertés avec les orchestrations, les sons et les rythmes qui sont l’image de marque de leur source d’inspiration. Comme il aurait été un peu vain, et même sans véritable intérêt, qu’ils essaient de recréer les couleurs sonores de Procol Harum, (surtout sans la voix de Gary Brooker!), ils habillent les notes et les mots de tempos, de sons et d’harmonies qui souvent surprennent, à tel point que l’on peut mettre quelques 50 mesures à reconnaître un titre (sans regarder la pochette…).

Il y a de fort belles réussites, à mon goût, comme So Far Behind, TV Caesar, Rambling On ou Toujours l’Amour (sur From Shadow to Shadow), ainsi que Boredom, The Piper’s Tune, Something Following me ou Shine on Brightly (sur Lost in the Looking-Glass).

Pour les inconditionnels du groupe, ces deux doubles CD apportent une palette inattendue de reprises qui sont autre chose que de vulgaires et plates copies, tant il est évident que chacun des contributeurs apporte sa propre sensibilité avec les moyens techniques (humains ou matériels) qui sont les siens.

Pour ceux, en particulier dans notre «beau pays de France», qui ne connaissent de Procol Harum que «Water Chatte of Pelle»  (comme disait un de mes copains fâché avec l’anglais, quand le morceau est sorti …), Hambourg ( !) et éventuellement Grand Hôtel, la diversité des styles exprimés dans ces deux albums peut leur faire découvrir que la musique de Procol Harum ne se résume pas à un plat mélange d’orgue de messe et de piano classique, et qu’elle peut être assaisonnée à diverses sauces, juste retour des choses pour un groupe qui a réservé, avec talent et humour, à Albinoni et Strauss II le sort que l’on connaît.

Shine on, Palers !

Guy Vignard: Yutz, France : November 2004

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